17 mars 2011

Qu'est-ce que l'échec scolaire ?

L'âne : le meilleur enseignant !
On entend beaucoup parler de l'échec scolaire...
Ce sont tous ces élèves qui ne "réussissent" pas à l'école.
L'échec scolaire est un double échec :
Celui de l'élève, stigmatisé dans l'échec,
mais bien plus que l'élève, c'est l'échec de l'enseignant
qui n'a pas pu trouvé un chemin pédagogique adéquat
pour que l'élève réussisse.
Impuissance, abandon, résignation, manque de confiance ?
L'échec est partagé par les deux parties.

Ou peut-être ne l'est-il pas ?
Y-a-t-il des enseignants qui se disculpent en prétendant avoir tout fait
ce qui était en leur pouvoir ?
Impuissance...des uns, des autres.
Le fameux :
"Je n'y arrive pas!"
Et une réponse fréquente :
- Si tu veux, tu peux !
Vouloir...Pouvoir...
Développer la volonté de puissance ?
Serait-ce une solution ?

En fait, la bascule vers la réussite pourrait être simple :
Quand un élève ne comprend pas,
après tous les efforts pédagogiques de l'enseignant,
c'est le signal pour l'enseignant de quitter son rôle d'enseignant
et de devenir l'élève de son élève.
Les rôles changent :
l'enseignant devient l'élève et l'élève devient l'enseignant.
Il n'est pas nécessaire de le dire;
C'est une attitude naturelle du pédagogue.

Un enseignant ne peut être un véritable enseignant que s'il apprend
tous les jours de ses élèves (sujet d'un prochain article).
S'il croit détenir le Savoir,
s'il croit que c'est lui qui sait,
aussitôt on créé l'échec.
Croire savoir est une attitude de fermeture,
quand on croit savoir, on cesse d'apprendre.
Et c'est ainsi dans tous les domaines de la vie.

Nous pouvons vivre confiants :
Il y a toujours quelqu'un qui sait là où on est :
soit moi, soit l'autre...
Et si c'est ni l'un, ni l'autre, alors c'est le signal de chercher
dans un dictionnaire, une encyclopédie, sur internet...

Exceptés ceux qui croient savoir,
(on les reconnaît : ils utilisent souvent "je sais",
et ne sommes-nous pas tous plus ou moins concernés ?...)
Nous sommes tous destinés à être des chercheurs.
Que cherchons-nous donc ?
Le savons-nous ?

Je me sens de plus en plus ignorante.
Quand j'arrive à l'école, je ne sais pas vraiment
ce que nous allons faire dans ma classe,
ce que nous allons apprendre ensemble.
Je fais confiance.
Suffisamment de métier pour que le "programme" soit une seconde nature.
Je peux l'oublier et être ouverte à rebondir sur la moindre petite histoire.

Et puis j'ai bien de la chance :
Je suis une "élève" avec 28 enseignants, rien que pour moi !
Et ils sont tous bien exigeants, chacun avec une attente bien particulière.
Alors je fais de mon mieux pour apprendre d'eux
et je vous assure que ce n'est pas facile.

Et puis quelquefois, c'est moi l'enseignante.
Mais je ne suis jamais l'enseignante toute la journée.
Et ils ne sont pas des élèves toute la journée non plus.
En fait, les rôles peuvent changer très vite :
et je sais rarement d'avance qui enseigne.

Je vis dans ma classe ouverte à l'Inconnu,
rebondissant sur un désir de l'un, de l'autre, de moi.
Et la journée passe.
Et je suis très heureuse dans ma classe.
Merci la Vie !

Sylvie alias "Anne Bonnet"
 

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